Ruban fauve

Au sein d’un ensemble d’habitations groupées en plein centre ville nantais, ce projet propose des typologies en lanières, ajustées pour répondre à la densité du bâti alentours. Initialement réunis en une seule habitation vétuste, chaque logement retrouve aujourd’hui la pro­portion des anciennes écuries qui occupaient au siècle dernier ce bâtiment. Ces deux logements «jumelés» voués à la location se jouent de leurs différences pour affirmer chacun leur personnalité propre. Le défi d’un tel aménagement fut de donner une sensation d’espace dans un volume long et étroit, pour ce faire deux stratégies – deux plans. Le premier logement affirme la profondeur du volume avec un agencement latéral se déclinant le long de la pièce à vivre entièrement décloisonnée. Une verrière en fond de parcelle apporte une lumière zéinthale qui appelle le regard dès l’entrée dans le logement. Le peuplier et le pin brut s’associe au noir pour apporter contraste et lignes graphiques dans cet espace exigu. Le deuxième logement à l’inverse ne dévoile pas d’em­blée sa profondeur de champ. L’espace se crée par sa dimension cachée, ce qui ne se voit pas s’imagine… Un petit salon accueille les habitants quand une cuisine intimiste coiffée d’une verrière et baignée de lumière se place en arrière plan. Les tonalités générales se veulent plus douces pour souligner ces espaces mesurés : un blanc éclatant vient recevoir la lumière naturelle pour mieux la diffuser. Pin et peuplier brut sont à nouveau déclinés dans une séquence accompa­gnant l’occupant à l’étage. Pour ses faux jumeaux quelques similitudes : deux petites chambres-bureaux prennent place en R+1 proposant intimité et clarté pour ses petits logements urbains. Associé au pin et au peuplier, un ocre jaune vient capter et rehausser la lumière des espaces à vivre telles les ailes jumelles du ruban fauve.