Tableau Paysagé

Programme/ Aménagement d’un jardin éphémère thème «biodiversité heureuse»
Lieu/ Chaumont s/ Loire 41
Maitrise d’ouvrage/ Festival des jardins de Chaumont sur Loire

Maitrise d’œuvre/ in/Uit architectes
B. NAULEAU
Mission/ Concours d’idée
Étude/ 2011

Livraison/ 2014
Surface/ 125m2 (réno.)
Coût/ 45 500€ ht

Un tableau paysagé … pour une biodiversité heureuse
Principe de composition :
Le jardin est composé de 3 zones principales,
1/ Une zone d’observation, accessible au public se décline en 3 temps qui reflètent différentes postures que peut prendre l’homme au contact du paysage, comme lien actif avec celui-ci, participant ainsi à une certaine biodiversité heureuse.
le tableau : première posture, on observe le paysage
la coupe : deuxième posture, on arpente le paysage
l’aquarium : troisième posture, on participe, on est paysage
2/ Une zone dite « témoin » longe la zone d’observation matérialisée par le « tableau ». Cette zone est neutre, en jachère et se transformera au fur et à mesure du temps d’exposition du jardin. Sorte de réceptacle du jardin vivant, semis, mauvaises herbes, traces d’animaux viendront matérialiser la biodiversité du site.
3/ Une zone dite « jardin vivant », placée en arrière plan du tableau. Elle se découvrira tout particulièrement depuis « l’aquarium ». Le jardin vivant est un espace planté d’espèces fréquentes dans nos jardins ayant la particularité d’évoluer naturellement sans intervention intensive de l’homme. Fruitiers, prairie fleurie, arbustes et espèces florales, ayant tous la particularité de se régénérer facilement et de répondre à la biodiversité environnante, se retrouveront au jardin. Des fleurs pourront attirer abeilles et papillons, les fruitiers quant à eux amèneront certaines espèces d’oiseaux, ou de petits rongeurs à leur pieds. Tous ces éléments participent entre eux à une certaine biodiversité.
Et d’une zone « satellite »,
La « mare », sorte d’écosystème dans l’ensemble du dispositif, participe à l’observation comme élément constitutif du tableau (premier et second plan). Elle interagit également avec la zone neutre en participant aux « traces » de ce nouveau paysage, source de vie et d’attraction d’espèces végétales et animales, elle participe ainsi au jardin « vivant ».
Parcours de visite :
Deux temporalités se rencontrent dans la parcelle : celle du jardin et celle du visiteur, homme dans le paysage.
La temporalité du jardin , son évolution durant le festival ou durant une seule journée est matérialisée dans la bande témoin : herbes, fleurs essaimées, traces d’animaux, va et vient des espèces, évolutions dues aux saisons …
La zone témoin est vouée à changer. 1er plan du tableau, zone d’alerte, elle évoluera tout au long du festival.
A terme, cette zone au départ vide pourrait masquer le jardin « vivant » par une haie de ‘mauvaises herbes’ venant recréer un premier plan. L’évolution du jardin deviendrait une sorte de masque de protection, le dissimulant dans un premier temps au regard des visiteurs, à l’instar des sites sauvegardés, le plus souvent car ils sont oubliés, cachés. La biodiversité ne se trouverait-elle pas dans les haies, friches, zones inaccessibles ou perdues de nos territoires ?
Il faudra ‘arpenter’ le paysage, le traverser pour finalement pouvoir le contempler. Le parcours aboutit finalement au jardin vivant, le visiteur intègre alors le tableau et se retrouve observé. C’est donc en deuxième temps l’évolution du visiteur que l’on déploie, son parcours dans ce jardin d’un stade d’observant à celui de participant.
Dispositif :
Une fine paroi de plexi sépare le visiteur du jardin, figurant à la fois la clôture et la distance entre ces deux mondes tout en proposant le tableau d’une biodiversité. Ce filtre translucide permet de contempler un paysage ordinaire et son évolution, tout en installant la protection nécessaire à cette observation. Le dispositif mis en oeuvre reprend un principe simple de serre, structure aluminium + plexi, ancrée sur des semelles de fondations. Un sol composé de copeaux de liège vient matérialiser la zone d’observation et la zone témoin. Matériau naturel, les copeaux de liège permettront une perméabilité à l’eau et aux semis aléatoires de la zone témoin, ne nécessitant pas d’entretien. Des plantations choisies pour leurs caractéristiques écologiques et pour leur participation à la biodiversité végétale et animale seront disposées dans le jardin vivant. Leurs emplacements viendront composer un tableau paysagé visible depuis l’entrée de la parcelle